La clinique de la sclérose en plaques du Chirec propose maintenant un nouvel outil de suivi des patients piloté par un programme d’intelligence artificielle couplé aux images de l’IRM.
Après avoir fait bénéficier ses patients du traitement innovant par ocrelizumab (Ocrevus®) dès la fin de l’année 2017, la clinique de la sclérose en plaques du Chirec va plus loin. En collaboration étroite avec le service de radiologie, elle propose maintenant un nouvel outil de suivi des patients: l’IRM aidée par l’intelligence artificielle. Une étude sur l’adhérence des patients au traitement oral par teriflunomide (Aubagio®) est également lancée cette année.
Notre expérience augmente
Un an après la mise à disposition de l’Ocrevus®, le Dr Mathieu Vokaer, chef du département des Neurosciences du Chirec, tire un premier bilan «Notre expérience augmente, nous sommes aujourd’hui l’un des premiers centres belges en termes de nombre de patients traités».
La clinique a également participé au lancement en août 2018 de la cladribine (Mavenclad®), antimétabolite analogue des purines.
Administré par voie orale deux semaines par an pendant deux ans, le traitement permet de réduire le risque de rechute, le risque de progression de la maladie ainsi que le nombre de lésions à l’IRM cérébrale (étude CLARITY).
Un outil de suivi innovant
Les patients suivis au centre peuvent désormais compter sur un nouveau dispositif, en partenariat avec Icometrix, une start-up belge.
Mathieu Vokaer explique l’intérêt de combiner l’imagerie et l’analyse intelligente «Il existe un paradoxe dans le suivi clinique: les études scientifiques se basent notamment sur l’atrophie cérébrale pour mesurer l’efficacité d’un traitement ou la progression de la maladie alors qu’il n’existe que très peu de centres qui effectuent la mesure en routine clinique».
«La nouvelle méthode de lecture des images permet deux choses. D’une part on mesure l’atrophie cérébrale dans la sclérose en plaques. D’autre part on obtient une détection plus précise des nouvelles lésions. L’apparition de nouvelles plaques est un critère d’échappement thérapeutique. Leur mesure est donc un point essentiel d’évaluation de la stabilité de la maladie.»
Il précise également les difficultés de lecture des images: «il y a un problème auquel nous sommes confrontés tous les jours: les IRM sont effectuées à 6 mois ou 1 an d’intervalle. Le radiologue doit parfois faire la différence entre une image avec 41 lésions et une précédente avec 40 lésions. Le comptage précis des lésions dans ce contexte est virtuellement impossible.»
La méthode rendue possible par l’intelligence artificielle superpose les 2 images à comparer et les soustrait. La détection devient alors digitalement assistée.
Détection digitalement assistée
Ce projet d’envergure sera totalement implémenté à Delta au cours du deuxième quadrimestre 2019. Il passera par une automatisation complète du processus, ce qui allègera la charge des radiologues. «Avant, le transfert des images nécessitait une manipulation humaine. Pour chaque analyse, le praticien devait charger manuellement les fichiers vers le serveur d’Icometrix. Ici les équipes IT ont implémenté un software-bot qui automatise l’envoi des images. Il suffit maintenant de cocher une case au moment de l’analyse de l’IRM.»
Les données sont cryptées. Les images sont envoyées et analysées quasi simultanément. Une plus-value indéniable pour les patients.
Étude sur l’adhérence des patients
Avoir un meilleur suivi des effets du traitement va de pair avec un meilleur suivi de la prise de ce traitement. Dans cette optique, le centre lance cette année une grande étude sur la compliance au traitement oral dans la SEP. «A l’heure actuelle nous avons deux philosophies différentes de traitement de la SEP avec chacune des avantages et des inconvénients: soit on prend un traitement administré par cycle, par exemple 1 ou 2 fois par an, soit on prend un traitement continu, par exemple 1 ou 2 comprimés par jour tous les jours», nous éclaire Mathieu Vokaer.
La première option favorise la compliance, la seconde suppose une prise rigoureuse, c’est pourquoi la compliance et l’adhérence aux traitements oraux sont capitales. La qualité de vie des patients atteints de SEP reste au centre des préoccupations.
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