L’Hôpital de Braine-l’Alleud – Waterloo devient, au même titre que Delta et Ste-Anne St-Remi, un hôpital où les techniques mini-invasives sont utilisées dans la majorité des pathologies artérielles rencontrées (anévrismes, maladie occlusives).
La chirurgie vasculaire, comme toutes les spécialités médicales, a connu depuis ses débuts une évolution vers plus de modernité. Si, au début, le but était juste de trouver une solution thérapeutique à une pathologie, par la suite, l’idée fut de trouver une technique qui permettait un même résultat avec moins d’agression pour le patient. En termes de modernisation, la laparoscopie pour les pathologies digestives ou gynécologiques en est un bel exemple. Les techniques endoluminales ou endovasculaires sont, quant à elles, un peu l’équivalent pour la chirurgie vasculaire.
Depuis 1962, lorsque Charles Dotter, radiologue audacieux, a réalisé la première angioplastie endoluminale, les techniques endovasculaires n’ont cessé de se complexifier, permettant aujourd’hui de traiter une majorité de pathologies vasculaires, artérielles et veineuses. C’est principalement sa collaboration avec le Dr Andreas Gruntzig (cardiologue interventionnel), qui réalisa la première angioplastie coronaire par ballon endoluminal, qui permit, dans les années entre 1970 et 1980, un essor de techniques beaucoup moins invasives que la chirurgie ouverte.
Actuellement, au sein d’un service de chirurgie vasculaire moderne, environ 60-70% des interventions traitant des artères sont réalisées par voie endovasculaire, soit en percutané, soit en complément d’un geste chirurgical par voie ouverte (communément appelé à tort chirurgie classique, vu qu’il s’agit d’une chirurgie plus rare que l’endovasculaire).
Des techniques mini-invasives
C’est le cas sur le site de Braine-l’Alleud où le pourcentage d’interventions réalisées de manière mini-invasive a fortement augmenté. Fort de mon expérience acquise chez le Dr Samy Anidjar (Institut Mutaliste Montsouris Paris 14ème) et au CHU Saint Pierre durant 10 ans, j’ai pu développer les techniques mini-invasives représentées en grande partie par l’endovasculaire. Ces techniques ont pour simple principe de passer des guides métalliques souples à l’intérieur des artères, afin de franchir des lésions occlusives ou anévrismales et de les traiter par ballons, stents ou endoprothèses couvertes selon le cas.
L’avantage indéniable est l’absence de cicatrice et de dissection, permettant une mobilisation immédiate (à J1) et un retour à domicile à J1 ou J2-3 (en cas d’endoprothèse aortique, par exemple). Les comorbidités liées à la chirurgie ouverte sont donc évincées vu la mobilité précoce et le séjour très court en hospitalisation (TVP et embolie pulmonaire, infection de plaie, infections nosocomiales, …).
Les pathologies que nous traitons par voie endovasculaire sur le site de Braine-l’Alleud sont les suivantes :
– Anévrisme de l’aorte abdominale
– Anévrisme des artères iliaques, fémorales, et poplitées
– Maladie occlusive des gros vaisseaux (artériopathie oblitérante des membres inférieurs)
– Artérite diabétique (dilatation des troncs jambiers)
Les évolutions de ces techniques sont constantes et nous permettent actuellement de traiter, par exemple, les anévrismes de l’aorte abdominale par voie percutanée. Le patient peut rentrer à domicile en général à J2 ou J3 et reprendre rapidement une activité physique et/ou professionnelle.
Il faut souligner que ces interventions sont pratiquées également sur les sites de Ste-Anne St-Remi et de Delta avec qui nous entretenons des relations privilégiées. Cette étroite collaboration facilite par ailleurs ces développements techniques par l’utilisation de matériel commun à tous les sites.
Une évolution technologique récente
Une évolution technologique récente est la conception de ballons actifs, à élution de paclitaxel (drogue antiproliférative délivrée in situ pour diminuer le risque de resténose). Ces ballons permettent de traiter des lésions sténosantes des membres inférieurs, sans y laisser du matériel (stent) qui est à risque de thrombose.
De plus, une technique un peu oubliée a été remise à jour pour traiter les patients atteints d’insuffisance rénale ou allergiques à l’iode, en utilisant du CO2 comme produit de contraste intra-artériel. En effet, les effets toxiques de l’iode pour les reins chez les patients à risques (insuffisance rénale, diabétiques,…) contre-indiquent parfois la réalisation des procédures endovasculaires. L’utilisation d’un gaz non toxique (CO2) et 30 fois plus soluble que l’air dans le sang, permet d’opacifier les artères et de les traiter par voie mini-invasive.
Une collaboration efficace
Enfin, et c’est un point fondamental dans la prise en charge de patients artéritiques, une collaboration efficace entre nos services de cardiologie, pneumologie et chirurgie vasculaire, a permis la mise en place d’un screening des patients fumeurs qui le souhaitent. Lorsqu’un patient fumeur se présente en consultation chez un de ces spécialistes, un bilan comprenant CTScan thoracique low dose (dépistage du cancer du poumon, score calcique pour évaluer le risque coronarien), et une échographie-doppler des carotides et de l’aorte abdominale est réalisée. La plupart des pathologies artérielles peuvent être prévenues ou traitées avec un meilleur pronostic si la prise en charge est précoce (exemple : mortalité entre 50% et 100% pour les anévrismes rompus comparé à 0,5% pour une chirurgie programmée mini-invasive). L’existence de ce screening est donc primordiale dans le traitement des patients atteints d’une pathologie artérielle, car celui-ci permet de les traiter plus précocement, plus souvent de manière mini-invasive, et avec un meilleur pronostic.
Dr David Horn
Chef de Service Chirurgie Vasculaire, Hôpital de Braine-l’Alleud-Waterloo
02 434 92 37