Avec le nombre croissant de patients douloureux chronique et la rareté de l’offre en matière de cliniques de la douleur à Bruxelles, la Pain Clinic du Parc Léopold est un centre multidisciplinaire qui fonctionne à plein rendement. Le Dr Jean-Pierre Van Buyten est l’un de ses anesthésistes qui souhaite développer et structurer cette clinique de la douleur, qui accueille déjà quelque 6.000 patients par an, et dont l’activité augmentera encore probablement lors du déménagement sur Delta.
La Pain Clinic du Parc Léopold propose une approche innovante de la prise en charge de la douleur, grâce à une équipe composée de quatre anesthésistes qui assurent des consultations douleur et réalisent les dernières techniques de pointe et qui travaillent main dans la main avec une généraliste-algologue, une psychologue, et ce, en collaboration avec le service social, les orthopédistes et les neurochirurgiens.
Arsenal thérapeutique croissant
Ces dernières années, les possibilités thérapeutiques pour lutter contre la douleur ont fortement évolué. « Nous avons donc aujourd’hui beaucoup plus d’options thérapeutiques pour traiter ces patients. La prise en charge ne se limite plus à la prescription d’antalgiques et au placement de péridurales. Nous avons maintenant toute une série de techniques spécifiques à notre disposition », indique Jean-Pierre Van Buyten.
Le Dr Van Buyten est, pour sa part, spécialisé dans les techniques de neuromodulation contre la douleur. « La procédure la plus connue de neuromodulation est la stimulation cordonale postérieure, c’est-à-dire la stimulation de la moelle épinière, qui est un traitement qui donne de bons résultats dans les douleurs neuropathiques, et dont les indications les plus fréquentes sont des opérés du dos qui ont une douleur persistante, même après une chirurgie. Mais étant donné qu’au Chirec, il y a de gros services de chirurgie de la main et du pied, nous traitons aussi beaucoup de patients ayant des douleurs neuropathiques dans les membres ou dans le dos suite à un traumatisme. Par ailleurs, la neurostimulation est également utilisée contre les céphalées ou encore les douleurs faciales. »
Une autre approche dans le traitement de la douleur est celle qui s’appuie sur l’application de la radiofréquence déjà assez bien répandue, qui est utilisée contre des douleurs chroniques au niveau du dos, dans les douleurs neuropathiques, mais aussi contre les douleurs faciales, comme dans la névralgie du trijumeau.
Le remboursement : le point névralgique
Et les exemples de nouvelles techniques sont encore légion. Malheureusement, dans notre pays, leur remboursement se fait attendre, comme l’indique le Dr Van Buyten qui est aussi président de la société scientifique flamande des anesthésistes spécialisés dans la douleur. « Ce sont des techniques onéreuses, mais onéreuses au départ. Si après avoir bénéficié d’une de ces techniques, les patients consomment moins de médicaments, consultent moins, peuvent retravailler, c’est bien sûr un avantage pour la sécurité sociale et pour la société en général. D’ailleurs, de nombreuses études mettent en en évidence, outre la réduction de la douleur par ces techniques, également ce rapport coût/bénéfice à terme. »
Où en est-on aujourd’hui en termes de remboursement ? « La neuromodulation est partiellement remboursée. Et pour l’instant, nous avons des discussions avec l’INAMI afin d’étendre les indications des technologies déjà partiellement remboursées et d’admettre de nouvelles techniques au remboursement. Mais le dossier avance lentement alors que l’évidence scientifique est là. Nous disposons d’études randomisées. En outre, ces techniques ont une approbation FDA », indique l’anesthésiste.
Le plaidoyer des anesthésistes douleur à l’INAMI est maintenant le suivant. « Nous souhaitons que les indications les plus répandues soient d’office remboursées. Le failed spine surgery syndrome représente 85% des neurostimulateurs qui sont implantés aujourd’hui en Belgique. Quant aux nouvelles technologies, nous aimerions qu’elles soient liées à un budget limité, de type ‘applications cliniques limitées’, comme cela existe déjà dans d’autres domaines. Ce principe consisterait à ce qu’une commission peer review étudie les dossiers. Les résultats seraient enregistrés puis analysés. Sur cette base, on pourrait alors étendre les indications de manière judicieuse. »
Trop grande utilisation d’opiacés
Enfin, le Dr Van Buyten pointe également du doigt la trop grande utilisation d’opiacés dans notre pays, et notamment chez les sujets jeunes. « De plus en plus, je dois admettre des patients pour un sevrage avant de pouvoir réaliser une procédure. On ne voyait pas ce phénomène avant. La consommation de morphiniques ne cesse d’augmenter. Or, pour des sujets jeunes, hormis pour les douleurs cancéreuses, je suis convaincu que ce n’est pas la bonne solution. D’où il est important que les généralistes et les autres spécialistes travaillent en collaboration avec les équipes douleur avant de prescrire des opiacés. »
L’équipe de la Pain Clinic du Parc Léopold
* Dr Lisette Fodderie, Anesthésiologie, algologie, neuro-modulation, radiofréquences
* Dr Agnès Mazic de Sonis, Consultations, évaluations, orientation, pain management, acupuncture, nutrition
* Dr Jean-Pierre Van Buyten, Anesthésiologie, algologie, neuro-modulation, radiofréquences
* Dr Annie Deltell, Anesthésiologie, algologie, péridurale thérapeutique, radiofréquences
* Dr Larsimont, Médecine manuelle
* Dr Valéry Macquaire, Anesthésiologie, analgésie obstétricale, hypnose
* Mme Régine Hermans, Psychologue
* Mme Pascale Vienne, Kinésithérapeute
* Mme Catherine De Greef, Infirmière algologue
Contacts:
Pain Clinic – Parc Léopold
Mme Françoise Claris
T : +32 2 434 53 74
Bâtiment B, 3ème étage
painclinic.cpl@chirec.be
Des consultations de la douleur sont également disponibles sur les sites de Ste-Anne St-Remi et de Braine-l’Alleud – Waterloo