Dans le monde entier, le mois d’octobre est consacré, chaque année, à la sensibilisation au cancer du sein, dans le but d’attirer une plus grande attention sur son dépistage précoce et sur son traitement.
Il y a chaque année près de 1,7 millions de nouveaux cas de cancer du sein dans le monde. Le cancer du sein est de loin le premier cancer chez la femme aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. En Belgique, on dénombre plus de 10.000 nouveaux cas par an, touchant principalement les femmes entre 40 et 75 ans, avec un âge moyen de 62 ans ; une femme sur 8 développera un cancer au cours de sa vie. Au Chirec Cancer Institute (CCI), près de 1.000 patientes traitées pour un cancer du sein sont hospitalisées chaque année.
Aujourd’hui, même si on comprend bien les mécanismes moléculaires impliqués dans la transformation d’une cellule normale en cellule cancéreuse, on ne connaît pas encore bien les causes du cancer du sein. Le dépistage reste donc le principal moyen de lutter contre la maladie : lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce, et si un traitement approprié est réalisé, les chances de guérison sont grandes. Les programmes de dépistage permettent un diagnostic à un moment où la tumeur est encore de petite taille. Au Chirec, 30.000 mammographies sont réalisées annuellement. Pour les stades précoces I et II, 75 % des patientes pourront bénéficier d’une chirurgie conservatrice (tumorectomie), à la place d’une mastectomie (ablation totale du sein).
Même pour les patientes chez qui une mastectomie a pu être évitée, le diagnostic d’un cancer du sein, et son traitement restent un grand traumatisme moral. Dans ce contexte, la Clinique du Sein du CCI, membre du réseau européen Breast Centres Network, est très attachée à une prise en charge humaine et personnalisée des patientes, et développe plusieurs approches de soutien, que ce soit avant, pendant ou après le traitement.
Nous essayons particulièrement de privilégier un traitement chirurgical oncologique qui tient compte de l’esthétique : on parle alors d’ « oncoplastie » qui associe des techniques de chirurgie plastique à la chirurgie carcinologique mammaire afin de pouvoir traiter de façon conservatrice des tumeurs de plus grande taille tout en gardant la forme anatomique du sein.
L’indication et le type d’oncoplastie sont posés en fonction de la situation de la tumeur et du volume du sein. Cette technique peut être réalisée en première intention ou après un traitement de chimiothérapie néo-adjuvante. Même si une attention toute particulière est attachée au résultat esthétique, la priorité reste bien sûr la guérison oncologique ; cependant grâce aux techniques oncoplastiques, nous pouvons bien souvent obtenir un excellent résultat esthétique.
L’oncoplastie se démarque d’une simple tumorectomie par le choix des incisions, le volume glandulaire prélevé et le déplacement d’une partie de la glande mammaire afin de combler le défect provoqué par la tumorectomie (voir figure). Ces techniques sont donc adaptées à la situation anatomique de la tumeur dans le sein et permettent de repousser les limites des indications de traitement conservateur. Nous avons la chance d’avoir des chirurgiens pratiquant ces techniques d’oncoplastie dans chacune des Cliniques du Sein du Chirec. Une collaboration étroite et efficace existe entre chirurgiens oncologues et chirurgiens plasticiens pour obtenir les meilleurs résultats esthétiques.
Dr Jean-Frédéric Limbosch, Coordinateur de la Clinique du Sein, CHIREC
Pr Thierry Velu, Directeur du Chirec Cancer Institute
D’après Chirurgie du cancer du sein Dr A. FITOUSSI éd. MASSON
