Le service de Rhumatologie du CHIREC vient de se doter d’une nouvelle machine, la vidéo-capillaroscopie. Désormais, des plages de consultation dédiées à la réalisation de cet examen sont proposées sur le site de l’hôpital Delta. Rencontre avec le Pr Shahnawaz Soyfoo qui amène cette nouveauté au CHIREC.
Le Pr Soyfoo a été formé par l’EULAR, la ligue européenne contre le rhumatisme, à la réalisation de cet examen en 2018 et en réalise depuis lors une dizaine par semaine à Erasme. Il apporte donc cette nouvelle technique qu’il maîtrise parfaitement au CHIREC.
Examen non invasif
« La vidéo-capillaroscopie est un examen non invasif et non douloureux qui permet l’exploration de la microcirculation et la visualisation des capillaires situés au niveau du lit de l’ongle. Sa principale indication se situe dans le domaine des acrosyndromes vasculaires. Elle occupe une place de choix réalisé dans le cadre de la mise au point d’un phénomène de Raynaud », indique le Pr Soyfoo.
« Pour rappel, le phénomène de Raynaud peut exister en tant que condition isolée, on parle alors de phénomène de Raynaud primaire ou de Maladie de Raynaud. Dans ce cas, il est observé plus fréquemment chez les femmes et les personnes vivant dans des climats plus froids », rapporte le rhumatologue.
Raynaud secondaire
« Mais le phénomène de Raynaud peut également survenir chez des patients atteints de maladies auto-immunes ou du tissu conjonctif, comme la sclérodermie systémique, le lupus érythémateux disséminé, le syndrome de Sjögren, la polyarthrite rhumatoïde, l’hypertension pulmonaire, la maladie de Buerger, … On parle alors de Raynaud secondaire. La vidéo-capillaroscopie permet précisément de dépister ces pathologies », explique Shahnawaz Soyfoo.
Lorsqu’un patient présente un phénomène de Raynaud, le rhumatologue estime qu’il est utile de réaliser une vidéo-capillaroscopie afin de s’assurer qu’il ne présente pas une maladie sous-jacente.
Comment dépister ces pathologies ?
« Le microscope de cette machine, relié à l’ordinateur, permet de donner une image en temps réel des capillaires (leur taille, leur nombre, leur aspect, leur structure, la présence éventuelle d’hémorragies, …) », explique le Pr Soyfoo.
« En cas de phénomène de Raynaud secondaire, on observe lors de la vidéo-capillaroscopie une diminution du nombre de capillaires et la présence des capillaires dilatés appelés ‘mégacapillaires’ », poursuit le rhumatologue.
Il s’agit d’un examen qui ne nécessite pas de préparation. Les dames doivent seulement veiller à ne pas avoir de vernis à ongles ni de faux ongles. Il n’est pas remboursé actuellement par l’Inami. Au CHIREC, il est facturé 30 euros.