Une première en Belgique: un endroit de recueillement où les familles d’un bébé mort-né ou d’un fœtus mort avant terme, peuvent faire leur deuil.
La mort d’un nouveau-né est un événement douloureux qui demande un encadrement adéquat de la famille surtout lorsque des femmes enceintes se rendent en service maternité pour accoucher d’un enfant mort ou présentant des malformations graves. De nombreuses études récentes de psychiatres et psychanalystes ont montré l’importance d’une prise en charge adaptée. Avec la famille, les équipes soignante, médicale et paramédicale jouent un rôle central d’accompagnement face au deuil. Il permet de réduire le risque notamment d’aggravation des troubles psychiatriques (psychose, dépression du post-partum) observés chez les femmes ayant vécu un deuil périnatal.
Un travail d’équipe
Au Chirec, cette question a fait l’objet d’une profonde réflexion qui a amené à la création du jardin des étoiles sur le site de Delta. Une première en Belgique: un endroit de recueillement où les familles d’un bébé mort-né ou d’un fœtus mort avant terme, peuvent faire leur deuil. Le Dr Dominique Grossman, néonatologue et chef pôle du mère-enfant à Delta, met en avant le travail accompli en équipe : «Nous avons eu un groupe de travail multidisciplinaire autour du deuil à l’hôpital. Lorsqu’un parent perd un enfant, on ne peut pas se satisfaire du discours: «Tu en referas un autre…». On sait aujourd’hui qu’il s’agit d’une véritable souffrance. Après le groupe de travail, nous avons mis en place des formations par équipe : néonatalogie, pédiatrie, maternité… Rita De Bock, notre sage-femme en chef, participe même à des GLEMS. Le grand gagnant c’est le bien-être des patients dans notre démarche.» Chaque situation réclame la plus grande attention. «Lorsque l’on atteint la 24-25ème semaine, on estime que l’on peut donner la chance aux bébés. Quand le pronostique de l’enfant au niveau neurologique ou d’insuffisance respiratoire devient mauvais, on lui permet de partir dans de bonnes conditions. Les parents peuvent prendre l’enfant dans leur bras.»
Un lieu
Lorsque le décès est «prévisible», un accompagnement est mis en place très tôt. Il consiste en une suite de propositions envisagées et non en une série d’obligations à remplir. «La priorité est évidemment l’accueil des parents. Nous proposons des rencontres entre les parents et la sage-femme. Quand les parents arrivent à l’hôpital, on les voit pendant une heure et on leur explique comment la journée va se passer. Quand le bébé est né, on leur permet de faire des photos, des empreintes des pieds ou des mains» explique le Dr B. Sepulchre, néonatologue à Delta. «Nous offrons aux parents la possibilité de remplir un livret qui se base sur des notions écrites et théoriques sur le travail de deuil. Il permet aux parents de garder un souvenir. Certains parents veulent et d’autres pas.» La philosophie du projet est essentielle pour le Dr Grossman: «On propose, on n’impose pas. Parfois, l’aide d’un psychologue est refusée par les parents parce que cela rouvre d’autres plaies» ajoute Rita De Bock, sage-femme en chef et responsable de la salle d’accouchement.
«Après une annonce de non-viabilité, il faut laisser le temps aux parents. Lorsque l’enfant est décédé, nous avons une assistance sociale qui aide les parents dans toutes les démarches administratives notamment.»
Les parents gardent alors la possibilité d’un lieu de recueillement avec le Jardin des étoiles: «Après l’incinération, les parents peuvent poser un petit souvenir dans les 4 urnes prévues. Là, dans notre jardin, nous avons aménagé un lieu où il est possible de prendre le temps et de passer se recueillir» conclut la Dr B. Sepulchre.
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