Tout au long de l’année, mais encore plus à l’occasion de la Journée sans tabac qui a lieu traditionnellement le 31 mai, le CHIREC continue à redoubler d’efforts pour sensibiliser les patients aux effets particulièrement néfastes du tabac et à l’intérêt du sevrage.
« Cette journée sans tabac reste importante à nos yeux. Nous essayons dès lors chaque fois de marquer le coup. Ce n’est d’ailleurs pas l’investissement du seul service de pneumologie. Il s’agit de l’investissement de tout un pôle (chirurgie thoracique, chirurgie vasculaire, cardiologie et pneumologie), avec l’implication également du Département d’Oncologie via le CHIREC Cancer Institute », rapporte le Dr Christophe Compère, chef du Département de pneumologie du CHIREC.
Cette année, le CHIREC avait mis les petits plats dans les grands pour cette journée mondiale qui fut, à nouveau, couronnée de succès. « Nous avions par exemple un robot dans l’entrée de Delta qui pouvait apporter des réponses aux questions les plus fréquentes. Nous avons aussi proposé aux patients et aux visiteurs des lunettes virtuelles pour comprendre ce que devient la fumée du tabac à partir du moment où elle est inhalée jusqu’à ce qu’elle arrive au fond des poumons et après », relate le Dr Compère.
Le MG et le tabacologue : partenaires essentiels dans l’arrêt du tabac
« Les patients qui essaient d’arrêter de fumer seuls sont quand même une minorité », relève Anne Willot, infirmière tabacologue à l’hôpital Delta. « Les médecins généralistes sont donc extrêmement importants dans le recrutement et l’envoi des patients en consultation de tabacologie. Lorsqu’il y a une pathologie, mais aussi quand il n’y en a pas, c’est souvent le MG qui met un petit caillou dans la chaussure. C’est tellement agréable quand celui-ci a déjà préparé le terrain. Certains généralistes vont même jusqu’à évaluer la dépendance nicotinique. Cela signifie que lorsque le patient arrive chez nous, il a déjà parcouru tout un chemin ».
Et le Dr Compère de souligner l’importance de l’entretien motivationnel dans l’arrêt du tabac : « Cet entretien réalisé par le tabacologue est primordial. Le tabacologue est la personne clé dans le sevrage car elle est à même de comprendre le patient et de l’orienter vers la voie qui lui correspond le mieux. Et puis, à côté du tabacologue, le MG et le MS ont, à leur tour, un rôle de taille à jouer pour que l’entretien motivationnel puisse faire écho et que le patient puisse tenir le coup sur le long terme, sinon la rechute est tout à fait possible, voire probable. »
Les consultations individuelles privilégiées
Au CHIREC, ce sont les consultations individuelles qui sont privilégiées. « Nous recevons les patients en séances individuelles, sauf à la première consultation où ils sont parfois accompagnés d’un membre de leur famille », indique le Dr Emmanuelle Watelet, pneumo-tabacologue sur le site de Ste-Anne St-Remi.
« Mon travail consiste à décoder avec le patient l’effet recherché dans la nicotine, en quoi elle intervient dans sa vie quotidienne, et ainsi l’aider à développer des alternatives comportementales. En tant que médecin, je travaille essentiellement avec les dérivés nicotiniques. Toutefois, lorsqu’il y a une demande du patient pour d’autres méthodes telles l’hypnose, l’acupuncture[1], etc, je les réfère en expliquant que ce sont des outils complémentaires, et que le traitement essentiel reste la substitution nicotinique lorsque l’on a une grosse dépendance », souligne le Dr Watelet. Et bien sûr, lorsque nécessaires, des renvois sont envisagés chez d’autres prestataires de soins tels que psychologue, psychiatre, diététicienne, …
« Quant à la cigarette électronique, nous ne l’excluons pas, mais nous ne la proposons pas d’emblée car elle n’est pas dénuée de tout risque », ajoute le Dr Catherine Ars, pneumologue à Ste-Anne St-Remi.
Et une cardio-tabacologue
Enfin, si les médecins tabacologues sont majoritairement des pneumologues, le Dr Sonia Velez, est une cardio-tabacologue, à l’hôpital de Braine-l’Alleud : « Je suis partie du constat que nombre de patients qui font un infarctus sont des fumeurs. J’ai donc décidé de suivre la formation de tabacologue pour pouvoir prendre en charge et suivre moi-même ces patients. Et puis, ensuite, j’ai développé une consultation tout venant, également pour les patients non cardiaques ».
Sur le site de Braine, le travail autour du sevrage tabagique a été organisé autour d’un trio : cardiologue – pneumologue – chirurgien vasculaire. « En fonction du médecin qui voit le patient en premier, nous les adressons pour un dépistage chez nos confrères étant donné que les trois disciplines sont intrinsèquement liées.» Les patients peuvent donc bénéficier d’une prise en charge individualisée et personnalisée pour un accompagnement au sevrage tabagique sur chacun de nos trois sites.
[1] L’acupuncture, encore absente du CHIREC jusqu’au mois dernier, vient de faire son entrée sur le site de Delta en avril.