Dans le contexte actuel d’une évolution de la médecine extrêmement rapide, tant par l’hyperspécialisation de la prise en charge des patients, que par les avancées technologiques, les institutions hospitalières se doivent de développer des partenariats innovants. C’est ce que le Chirec et le CHU Tivoli ont concrétisé en 2015, avec l’aide de l’Université Libre de Bruxelles et de son Hôpital académique Erasme en créant un service d’Anatomie Pathologique hospitalier commun dénommé Centre Universitaire inter-Régional d’Expertise en Anatomie-Pathologique Hospitalière, CurePath.
CurePath a pour objectif d’offrir aux patients des hôpitaux partenaires un diagnostic anatomopathologique de qualité en accord avec les derniers développements. Il s’agit d’un partenariat original impliquant le monde académique et les hôpitaux des Régions de Bruxelles-capitale et de Wallonie.
Malgré la localisation extrahospitalière de la plateforme centrale située à Charleroi (Jumet) le caractère hospitalier est bien présent dans les hôpitaux partenaires sous la forme de sites de proximité, localisés au sein de l’hôpital Delta, de l’Hôpital de Braine-l’Alleud et du CHU Tivoli. Ces sites de proximités intrahospitaliers permettent la prise en charge adéquate des pièces opératoires dès la fin des interventions chirurgicales, un confort pour la réalisation des examens extemporanés (collaboration étroite entre chirurgiens et pathologistes), la réalisation de consultations de ponctions à l’aiguille fine (collaboration étroite entre pathologistes et radiologues) et la réalisation d’autopsies fœtales. Les pathologistes participent également aux consultations oncologiques multidisciplinaires, des réunions au cours desquelles les diagnostics de chaque patient sont discutés en concertation avec les médecins d’autres spécialités en vue de définir les meilleures prises en charge thérapeutiques en adéquation avec les recommandations internationales.
L’anatomie pathologique, une spécialité essentielle qui commence seulement à sortir de l’ombre et à être connue du grand public
Cette spécialité médicale de diagnostic, comme l’imagerie médicale, a pour rôle de poser ou confirmer un diagnostic clinique sur base de l’étude des tissus et/ou des cellules. Elle joue également un rôle majeur dans l’évaluation du pronostic clinique des patients et dans le choix thérapeutique. Pas de traitement correct sans diagnostic correct.
L’activité d’un laboratoire d’anatomie pathologique se divise en plusieurs secteurs. L’histologie (étude des tissus/organes), la cytologie (étude des cellules), les examens extemporanés (analyse sur tissus congelés visant à guider les chirurgiens au cours de leurs interventions), l’immunohistochimie, la pathologie moléculaire et les autopsies. Notre spécialité consiste à analyser les liquides (cellules) ou les fragments de tissus ou organes (biopsies ou pièces opératoires) qui ont été prélevés chez les patients afin de déterminer la nature et les caractéristiques spécifiques des lésions. Ces analyses permettent de poser le diagnostic des maladies dont souffrent les patients et ce particulièrement dans le domaine des tumeurs. Ces tumeurs seront classées selon différents critères morphologiques, immunohistochimiques et moléculaires indispensables à l’évaluation du pronostic clinique des patients et aux choix thérapeutiques les plus appropriés.
La pathologie moléculaire occupe de plus en plus de place en anatomie pathologique. Les tests de pathologie moléculaire permettent de détecter la présence d’anomalies génétiques servant de marqueurs diagnostiques, pronostiques ou théranostiques des cancers. Ces dernières années, le nombre d’altérations moléculaires à tester a considérablement augmenté alors que les prélèvements réalisés sont de plus en plus de petite taille, apportant un nouveau challenge pour le pathologiste, à savoir un diagnostic morphologique précis ainsi qu’une caractérisation moléculaire de la tumeur sur des échantillons de plus en plus petits.
Le partenariat du laboratoire CurePath avec le laboratoire académique d’anatomie pathologique de l’Université Libre de Bruxelles – HUB, nous permet de sous-traiter ces tests de pointe dans un centre d’excellence académique et de donner accès aux patients du Chirec et du CHU Tivoli à des prises en charges thérapeutiques personnalisées, notamment dans le domaine de l’oncologie. Le remboursement de ces thérapies est actuellement lié à l’intégration du diagnostic anatomopathologique dans le trajet de soins du patient.
Sous l’impulsion d’une médecine toujours plus rapide et en recherche de performance, les hôpitaux doivent faire preuve d’audace et de créativité. Le développement du laboratoire CurePath en est un bel exemple, tant par sa structure, que par les avancées technologiques qu’il propose, notamment dans le domaine en pleine expansion de la pathologie numérique. Notre spécialité s’affine, se sous-spécialise de plus en plus. Le laboratoire CurePath regroupe des pathologistes qui présentent chacun un ou plusieurs domaines d’expertise spécifiques, dont notamment en sénologie et en gynécologie ; chaque secteur clinique étant représenté par un ou plusieurs pathologistes experts.
Avantages pour tous
En centralisant leur volume d’activité et leurs prélèvements au sein de CurePath, le Chirec et le CHU Tivoli ont permis la mise en place de flux spécifiques et de « fast-line » afin de répondre de façon la plus appropriée aux besoins des cliniciens et des patients. Par ailleurs, la prise en charge diagnostique d’un grand volume de prélèvements avec une fréquence de pathologies diversifiées, apporte aux pathologistes une expertise chaque jour plus importante.
Avec plus de cinquante collaborateurs, dont 16 pathologistes, le laboratoire CurePathgarde comme objectif principal d’offrir un diagnostic anatomopathologique de qualité aux patients, en accord avec les exigences actuelles et futures, en collaboration étroite avec les cliniciens, dans des délais rapides mais sans prise de risque et à un coût acceptable. Le développement de nouveaux tests diagnostiques accrédités ISO15189 et l’intégration de la pathologie digitale et de l’intelligence artificielle aux diagnostics anatomopathologiques font partie des challenges que CurePath mène actuellement avec ses partenaires académiques pour la meilleure prise en charge des patients.
Dr Xavier Catteau, responsable du secteur de Sénologie-Gynécologie de CurePath
Dr Sandrine Rorive, directrice médicale de CurePath
Pr Isabelle Salmon, directrice stratégique de CurePath
