Il est généralement plus facile de trouver des informations sur les troubles sexuels de l’homme que de la femme.
Les problèmes rencontrés chez la femme diabétique sont les infections génitales donnant des douleurs lors des rapports sexuels, appelées dyspareunie. On note également une sécheresse vaginale, d’où le fait que les rapports sexuels sont parfois douloureux. Il existe des troubles du plaisir liés aux atteintes neurologiques clitoridiennes. De plus, il arrive de constater plus de troubles de l’humeur, voire une véritable dépression avec diminution de la libido, moins d’envies sexuelles, moins de désir et des plus grandes difficultés à atteindre l’orgasme.
En cas de déséquilibre du diabète, il y a une répercussion sur l’état psychologique du ou de la patiente qui retentit sur sa sexualité. La relation « diabète et sexualité » demeure aujourd’hui un domaine méconnu. Qu’en est-il du problème diabète et infection ? S’il existe un déséquilibre en cas de diabète, les douleurs lors de rapports sexuels peuvent être dues aux nombreuses candioses ou mycoses qui sont plus fréquentes s’il existe un diabète. Le sucre est plus élevé dans l’urine, ce qui entraîne cette augmentation des champignons.
Si le ou la patient (e) prend des antibiotiques, les champignons se développent plus rapidement que chez le non diabétique.
Il apparaît une inflammation, un œdème de la vulve qui occasionne des douleurs ainsi que des démangeaisons. Le sujet reste « porteur » et à chaque déséquilibre du diabète, cela recommence, c’est donc le baromètre du diabète. Si l’on donne donc un antibiotique, il serait plus judicieux de bien tenir compte du fait que le diabète favorise la pullulation des candidas albicans et de donner un antifongique en prévention. Les infections urinaires étant plus fréquentes, il y a parfois des douleurs basses qui ne favorisent pas la demande de relations sexuelles !
La sécheresse vaginale est aussi aggravée par la carence en hormones œstrogènes? Il faut également y penser si la femme prend des pilules contraceptives à base de progestérone ainsi que certains types de stérilets.
Avant les règles, il peut exister un déséquilibre chez la femme diabétique. Les modifications hormonales sont responsables de l’altération de l’humeur et de l’augmentation du stress et tout ceci nécessite une adaptation de traitement. La pompe utilisée parfois procure certainement une gêne, mais une de mes patientes me racontait qu’elle avait trouvé la parade, qu’elle avait gardé sa pompe et en avait ri avec son époux. Bravo !
Conclusion
A qui parler de ses douleurs ? Si ce n’est à son médecin, que ce soit son gynécologue, le diabétologue ou encore son médecin traitant. Il existe aussi le ou la sexologue.
Dr Claude Marie Lannoy
Diabète et sexualité
Département de sexologie sur le site de Ste-Anne St-Remi (CHIREC)
